Le monument

Ambon de Subirachs

L’ambon de Poblet (1985) est l’œuvre de Josep M. Subirachs. Il répond aux principes de la réforme liturgique du Concile Vatican II qui réclame un lieu propre à la proclamation de la Parole de Dieu à côté de l’autel et de la chaire présidentielle.

  • Subirachs y représenta, avec un langage d’une particulière force expressive, un symbole trinitaire très apprécié par les bâtisseurs cisterciens du XIIe siècle.
  • Malgré son style innovateur, l’auteur reste fidèle aux principes géométriques de base qui guidaient les anciens moines constructeurs : des lignes très simples mais très fortes qui veulent exprimer l’intersection entre l’Immatériel et la Matière ; entre Dieu, réalité ineffable, et l’Homme, qui s’exprime dans la parole. Un Dieu qui devient Parole.
  • Le Créateur des choses visibles et invisibles est présent partout avec son regard, un regard qui nous aide à découvrir ailleurs le vrai sens de la réalité. L’Esprit, représenté par le symbole traditionnel de la colombe descendant sur le Fils, est le souffle divin qui vivifie tout de sa force transformatrice et sanctifiante, principe de la Création et de la Recréation de toutes choses dans le Christ, le Fils, le Verbe crucifié. La croix, plantée à terre, qui émerge de la terre, comme la nature humaine du Fils, est le point de rencontre, dans le sein fécond et accueillant de l’Esprit, de l’Humanité et de la Divinité. Le point où le regard divin — l’œil scrutateur — devient une parole tendre d’amour et d’engagement, une parole que nous devons proclamer «qu’elle soit opportune ou non» (cf. 2 Tm 4, 2).